En 1902, dix médecins se sont unis pour fonder la Sociedad de Cirurgia de Bogotá dans le but de construire un hôpital moderne qui servirait de centre de développement de la chirurgie afin de résoudre les problèmes de santé et d’enseignement de l’époque. L’hôpital a ouvert ses portes en 1925 et a été impliqué dès ses premières années d’activité dans la formation d’éminents chirurgiens médicaux. La première faculté de soins infirmiers qui existait dans le pays a son origine dans l’hôpital, ainsi que les premiers cours d’anesthésiologie pour les stagiaires. En collaboration avec la Fondation Universitaire des Sciences de la Santé (FUCS), l’hôpital a travaillé pour que les enseignements et les pratiques puissent avoir une offre éducative de la plus haute qualité. La FUCS se situe à l’intérieur de l’hôpital San José permettant ainsi aux étudiants d’être directement au contact des patients

 

Du 23 au 25 août 2017 se déroulaient les 4 èmes rencontres nationales des sciences de la santé regroupant 55 universités de Colombie et plus de 400 étudiants tous domaines confondus (ingénierie biomédicale, psychologie, bactériologie, sciences sociales et de la santé….). Le but de ces rencontres est d’ouvrir des perspectives aux étudiants et de leur proposer un panel de choix de spécialisation dans la suite de leurs études après la 4eme année de médecine générale. Des conférences sont aussi proposées aux étudiants, et, parmi les docteurs qui venaient présenter leur travaux de recherche se trouvait Nicolas Huchet aka Bionicohand.

 

C’est donc en plein mois d’août, période estivale que je pars d’une petite bourgade Charentaise vers l’aéroport Charles De Gaulle. Trois heures de train et onze heures de vol plus tard, me voici à Bogotá. 8 millions d’habitants, 4 saisons par jour, température moyenne de 13,5 degrés. La modernité s’installe petit à petit dans cette ville fondée en 1538 et à cette période (fin août), elle fleurit d’affiches et de messages annonçant la venue pour la première fois du pape François. En plus du coté religieux, sa venue symbolise la paix récente au sein du pays (accord de paix avec les FARCS). L’organisation des rues fonctionne en Calle et Carrera dans un ordre chronologique. C’est à dire qu’une simple adresse permet de savoir si l’on va au nord, sud, est ou ouest. (Ex: Cra. 54 #67 a80).

Accueilli le premier jour à l’hôpital San José par Alejandra Maria Para (co-organisatrice de l’événement)  et Carlos Castro (chercheur coordinateur pour les étudiants en médecine), j’ai pu visiter le musée de l’hôpital. Pas du tout préparé pour cette présentation et ayant écrit dans l’avion, je leur demande de l’aide afin de traduire le tout en espagnol. Arley Gomez (chef de la division recherche) et Alejandra ont eu l’amabilité de se rendre disponibles :

Les rencontres se sont déroulées à la chambre de commerce de Bogotá. Le jour de ma présentation prévue à 8H, il pleuvait, ce qui a provoqué des problèmes de circulation. Il y avait très peu de monde, puis heureusement petit à petit, la salle s’est remplie. J’ai fait de mon mieux pour m’exprimer en espagnol en lisant mon texte et les personnes comprenaient. 99 pour cent de l’audience ne savait pas ce qu’était un Fablab.

Le but n’était pas de les initier à la fabrication digitale, mais surtout d’évoquer des sujets comme “la sécurité sociale du futur en Colombie” et faire prendre conscience aux jeunes que la Colombie de demain, c’est eux. Cela dit, j’avais prévu une démonstration de main bionique avec une volontaire prise au hasard et nous avons ensuite installé un atelier “test de main bionique” à l’entrée même de la chambre de commerce. Cela m’a permis d’être au contact direct avec les étudiants, de m’intéresser à eux, les questionner sur ce qu’ils veulent faire plus tard. Soyez rassuré si vous ne savez pas trop ce que vous voulez faire de votre vie, en fait c’est normal, mais continuez d’essayer des choses en pensant au bien que cela peut vous apporter 🙂

En parallèle, j’ai eu l’occasion de rencontrer Philippe Parmentier, fondateur de Materializacion3D et membre du réseau www.doitandshare.com. En plus de proposer des formations pour les blessés de guerre, on y trouve un laboratoire ou l’on imprime des mains pour enfants. Ce jour-là, un petit garçon recevait sa prothèse fabriquée par l’équipe de bénévoles. En l’aidant à contrôler sa prothèse, je n’étais plus à la place du testeur, mais à celle du maker. J’ai ressenti beaucoup d’émotions en le regardant et j’ai compris ce jour-là pourquoi on est si heureux quand on voit une personne utiliser une prothèse DIY faites de bric, de broc et de motivation. J’ai également pris conscience que je venais de passer la main, compris que ça y est, c’est parti: un mouvement international est lancé.

Hasta la proxima Colombia, que chevere!!!!!